Hors Programme - Une vie confortable 🍹 - Numéro #45
Hors Programme - Une vie confortable 🍹 - Numéro #45
Par Matthieu Chereau • Numéro #45 • Consulter en ligne
Bonjour à tous,
Aujourd'hui je voudrais partager avec vous une expérience à laquelle nous sommes tous confrontés en tant que parents, parfois plusieurs fois par jour : celle de devoir dire “non” à nos enfants.
Je réalise que nous pouvons dire “non” pour des raisons anciennes (les mêmes que celles utilisées par nos parents), mais aussi - et c'est nouveau - des raisons futures.
Une simple crêpe...
Un soir à 20h, mon fils me demande de lui donner l'une des deux crêpes qui restent pour moi. Je refuse. Il est tard, et il en a déjà eu plusieurs. S'en suit une crise énorme. Cris, larmes, etc.
Dans ces cas là, les arguments sont souvent les mêmes : on ne peut pas avoir toujours ce que l'on veut. C'est le meilleur moyen pour n'être satisfait de rien. Je préfère lui dis-je, qu'il ait des besoins raisonnables, voire même minimes, et qu'il se contente d'un rien. Si ce principe est ancien, deux lectures ces temps-ci apportent sur lui un éclairage nouveau.
Dans la forêt, de Jean Hegland raconte la vie de deux jeunes filles qui se retrouvent livrées à elles-mêmes dans une cabane de forêt, après une catastrophe dont on ne saura rien. L'une des deux se remémore leurs joies d'antan, et décrit les conditions très précaires dans lesquelles elles vivent. D'où ma question : ne faudrait-il pas calibrer les besoins de nos enfants de telle sorte qu'ils ne regrettent pas plus tard le grand confort dans lequel ils vivaient, durant leurs jeunes années ?
Cela implique bien sûr que la catastrophe soit sûre, ou du moins que l'on soit condamné à voir avec le temps notre confort matériel et celui de nos enfants se dégrader. A la lecture de Pierre-Henri Castel, il paraît difficile de ne pas le croire. “C'est le fonctionnement même de la civilisation, écrit-il dans "Le mal qui vient”, voire les moyens de sa prospérité pacifique qui semblent conspirer à sa propre autodestruction…“. Les chiffres lui donnent raison, et donnent à ce qu'il appelle "les temps de la fin” un caractère presque logique et nécéssaire.
Dans le doute sur ce que nous réserve l'avenir, que faire ? Offrir le meilleur à nos enfants, quitte à ce que leur enfance leur paraisse avec le recul comme un rêve révolu, ou les préparer à une vie d'emblée plus simple et à un confort plus sommaire ? Je n'ai moi-même pas répondu à cette question. Ou à la marge peut-être, en concevant les vacances comme le moyen d'explorer d'autres manières de vivre. Partir ailleurs pour explorer un avenir possible.
Bon week-end à tous,
Matthieu
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Par Matthieu Chereau
Hors-programme ? Parce que nul ne sait de quoi demain sera fait, que l'avenir de nos enfants se joue en partie en dehors de l'école, et que l'école elle-même revoit ses méthodes et ses programmes.
Chaque semaine, je traite d'une idée en quelques liens pour voir comment aujourd'hui nous pouvons préparer nos enfants à demain.
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